Un roman autobiographique de Philippe Grimbert, psychanalyste qui se livre, d'abord sur son patronyme, changé par son père sous la guerre de Laval et Hitler, où il ne faisait pas bon porter un nom d'origine juive qui était celui de Grinberg, où le "n" est devenu "m" et le "g" remplacé par un "t".
L'auteur fait parler un enfant qui vit entre des parents très très sportifs, Tania et Maxime, pendant que lui, chétif, malingre et sans cesse malade, ne se reconnaît pas dans ses géniteurs aux corps d'athlètes.
Un enfant qui semble habité par un autre, qui ressent cette présence et s'invente un frère ; un double qui vit en lui et représente tout son contraire, grand, fort. Il est persuadé que son père n'est pas fier de lui, le rejette, aussi, son développement physique s'en ressent, comme s'il voulait être transparent, ses parents ne se livrant jamais sur leur passé un poids pèse sur lui, il le préssent, lui cache-t-on quelque chose ?
Grâce à Louise, la voisine, son infirmière, devenue une amie de la famille au fil du temps, il va comprendre ses ressentis et tourments. Il a grandi, elle pense que ça a trop duré, elle rompt sa parole et lui révèle le secret, en lui contant l'histoire tragique de sa famille.
La rencontre de ses parents, la culpabilité qui les habite, les fantômes du passé. C'est une étude sur lui-même qui s'offre à lui, grâce à cette découverte, une porte s'ouvre enfin sur son mal-être, le secret est dévoilé, l'abcès percé, il va enfin pouvoir s'épanouir et vivre.
Impressionnante et douloureuse histoire que celle de cette famille qui a subit des exterminations pendant la guerre... Une reconstitution de l'Histoire, de l'histoire familiale, marquée par la Shoah.
Je n'en dirai pas plus, je vous invite à le lire...
Livre très prenant. Merci à l'auteur.
José