Un livre qui interpelle, voire choque ! Chargé d’émotions, percutant et sensible, très contemporain par lequel l'auteure nous alerte. Un livre dont on ne peut sortir ignorant et inattentif, mais comment agir ? Indifférence humaine face à une jeunesse en perdition. "Exploitation, isolement, invisibilité sociale, jeunesse sacrifiée…" tels sont les faits relevés.
C'est un cri de SOS plus qu'un simple roman qui nous est délivré, des mots qui portent, nous interpellent et nous mettent face à une réalité crue. Un monde qui existe et ne semble déranger personne, un monde de tout jeunes SDF, de prostitution et de drogue, où les enfants se vendent, meurent parfois sans que personne ne lève le petit doigt, pendant que pègre et mafieux issue de tous bords de façon tentaculaire continuent leur business et que la police ferme les yeux. D'un côté le paraître, la richesse, la lumière et le clinquant, de l'autre la pauvreté, les zones d'ombres, la mort et la détresse de pauvres gamins et gamines à peine sortis de l'enfance.
Dans ce roman, c'est à travers le regard d'un jeune adolescent que l'auteure va nous briefer et nous envoyer un véritable électrochoc. Tout du moins ce fut mon cas en découvrant le sort de ces pré-ados pour la plupart, une jeunesse complètement oubliée et en perdition, conditionnée par les réseaux sociaux, aveuglée par les lumières et le plein la vue qui facinent tous ces enfants et les aspirent vers un monde de paillettes et de rêves attirés comme des papillons de nuit dans un quartier chaud, le plus célèbre de Tokyo, nommé le Kabukichō, endroit regorgeant de love hôtels, des strip show, des lieux de prostitution comme les soapland."
Nous sommes confronté à ces réalités dures, au milieu des milles et une lumières de la nuit et pourtant que de zones d'ombre à l'image des ruelles attenantes ! Que de morts et d'indifférence ! Où est la part d'humanité ? Pourquoi plus rien n'émeut personne ?
Nathalie, quel témoignage que tu nous apportes là, une réalité qui fait froid dans le dos, loin de m'imaginer un tel scandale et ce désintéressement de la part du monde actuel, quelle tristesse ressentie mais également quelle impuissance ! Je relève deux passages "au Japon, ce qui ne se voit pas n'existe pas" mais "dans ce monde de la nuit : prostitution, jeu, crime, alcool, drogue, mafia contrairement au reste du Japon, ce qui ne se voit pas existe bien". Encore une étude ptofonde que tu nous livres avec brio, délicatesse. Un grand Merci à toi.
José