Quel magnifique roman encore !
Bravo à l'auteur, un livre tellement humain et prenant ! J'ai été absorbée par cet ouvrage touchant, émouvant que je l'ai lu en peu de temps. Impossible de m'en défaire.
Alain Léonard met tellement de sensibilité à nous embarquer dans la vie d'une famille toute simple, vivant heureuse auprès de ses deux enfants. Des jumeaux, François et Julien qui font rayonner le foyer, très différents l'un et l'autre tant en caractère qu'en corpulence. Dans une partie d'Auvergne qui regorge de paysages verdoyants, de ruisseaux et de forêts qui servent de terrain de jeu aux enfants et dont les deux lascars connaissent le moindre recoin.
Enfance et adolescence heureuse, partageant de temps à autres leurs balades à vélo avec leurs petites voisines, les filles Cohen ; François en pince pour Nathalie. Les années passent et lorsque cette dernière annonce ses fiançailles avec un gars de pays, le monde s'écroule pour l'amoureux transi.
Le décès de leur père, la 2eme guerre mondiale qui éclate, tout va mal, les voilà en âge de rejoindre une institution paramilitaire appelée Chantiers de Jeunesse, prônée par le gouvernement Pétain. A l'issue de leur temps, eux qui pensaient rentrer à la maison, la guerre n'est pas finie, tombe alors l'instauration du STO (Service du travail obligatoire) auquel ils doivent se soumettre, ceux qui refusent de partir deviennent hors-la-loi, des réfractaires. Pas question pour les deux inséparables de se plier mais c'est là que vont diverger leurs idées et la fracture va être irréparable ! L'un décide de rejoindre le maquis en tant que Résistant, l'autre s'engage dans la Milice française ; laissant une mère déchirée et angoissée, tremblant autant pour l'un comme pour l'autre de ses fils.
J'ai lu pas mal de livres sur la guerre, la résistance mais c'est la première fois que je lis un ouvrage qui parle si bien, des chantiers de Jeunesse dont je ne savais pas grand-chose et surtout la vie en casernement pour la formation des miliciens créée par le régime de Vichy, en réponse à une exigence formulée par Adolf Hitler à Pierre Laval le 19 décembre 1942. Même si je connaissais l'existence de la Milice racontée, toujours à mots couverts, par mes grands-parents et parents qui étaient enfants pendant cette période, j'ai beaucoup appris sur la formation des recrues et leur engagement fondé principalement sur la vengeance, le racisme et la haine, une organisation fasciste et collaborationniste.
Une histoire bouleversante, qui m'a émue et tiré les larmes à la lecture de l'épilogue.
"Tout passe, tout casse, tout lasse ! " Qu'est-ce qu'une vie en somme ?
Merci pour ce magnifique ouvrage même romancé, "Devoir de mémoire". A souhaiter que les jeunes générations le lisent et s'en inspirent surtout. Hélas... les ambitions, les guerres, les esprits frondeurs et les rancœurs sont le propre des humains et perdurent encore aujourd'hui, nous en avons la preuve.
Merci Alain Léonard pour ce bel ouvrage tellement sensible et prenant, merci pour ta gentille dédicace et merci aux Éditions De Borée et à Virginie toujours présente pour moi.
José