Trois femmes, trois jeunes mariées amoureuses de leurs hommes. Jeanne la boiteuse, Lucienne et Fernande, nous sommes en 1914, c'est la mobilisation, les départs, les déchirements, l'attente de nouvelles, et les mois puis les années de séparation. Elles vont devoir travailler respectivement au dispensaire, sur les terres agricoles ou en usine, comme des millions d'autres faire face, tenir les maisons, nourrir les enfants et vieillards.
Jeanne soigne les blessés de cet énorme rouleau compresseur qui transforme les combats en boucherie humaine ; Lucienne tient à bout de bras la ferme, il faut labourer, ensemencer, moissonner, s'occuper des bêtes ; Fernande part travailler dans une usine de munitions pour réapprovisionner les soldats sur la ligne de front.
Leurs hommes sont partis au combat, une séparation brutale, leur vie est parsemée d'angoisse, de peur du lendemain et de l'anxiété de voir Mr le Maire arriver et annoncer une mauvaise nouvelle.
Toutefois, le plus terrible et inimaginable est d'apprendre que l'homme aimé était un terroriste, arrêté et envoyé au bagne, un suicidaire après accès de folie ou encore un déserteur fusillé pour l'exemple ; de ce fait leurs noms ne figuraient jamais sur les Monuments aux morts pour la France.
Trois femmes qui ne seront pas traitées comme les autres, proscrites, critiquées, huées, des "Sans-Gloire" qui ne seront jamais reconnues, ni ne toucheront la pension de veuve de guerre.
José
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