Un roman qui ne peut vous laisser indifférent, devoir de mémoire qui rappelle des évènements historiques tragiques et rend hommage à toutes les victimes.
La trace d'un douloureux passé à travers le regard et la mémoire marquée au fer rouge d'un enfant pendant la 2eme guerre mondiale. L'innocence et insouciance de l'enfance bien vite anéantie par l'horreur et la terreur des guerres et dont les larmes resteront à jamais ancrées au plus profond de l'âme.
Mais avant cela, l'auteure nous invite de Moscou à Paris puis dans les Vosges afin de suivre les destins de deux communautés, l'une russe et l'autre française. Les premiers, expatriés à Paris fuyant la terreur semée lors de la Révolution bolchevique, épisodes qui nous sont contés avec moult détails ; ces Russes blancs, dont Ioulia et Niki portent aussi les traces d'une enfance perturbée, des familles qui ont fui leur patrie et tout laissé derrière eux. Les seconds, une famille française, celle de l'auteure, avec Emile le vendéen, sa rencontre avec Léontine la vosgienne, leur mariage, la 1ère guerre mondiale, puis la reprise du café-hôtel de la gare à Monthureux-sur-Saône dans les Vosges. Leur fille Renée qui épouse Fernand un ancien boucher entré dans la police nationale, ils partent s'installer à Paris ; Jeannot leur petit fils, enfant heureux, qui vit dans l'insouciance de l'enfance, entouré de l'amour de ses parents et de ses grands parents ; loin des préoccupations des adultes jusqu'à la déclaration de guerre par Hitler...
Un petit garçon qui va assister à l'occupation connaître l'exode, les restrictions, le marché noir, être confronté à l'antisémitisme, la collaboration, la résistance. Un enfant qui va découvrir la fourberie, la traîtrise, la délation, la jalousie ou la cupidité de l'être humain en temps de guerre, avide de barbarie pour certains qu'ils soient Allemand ou Français.
Un roman qui vous prend aux tripes vous fait sourire parfois mais vous offusque et vous révolte aussi. Tout un panel de passion, haine, entraide ou trahison…
Merci à l'auteure qui a si bien retranscrit les écrits et la mémoire de son père, j'ai eu l'impression bien souvent d'entendre ou de lire ma mère née en 1932 qui me racontait sa guerre, vue avec ses yeux d'enfant d'alors et ses souvenirs.
José