LES FILS de l'exilée d'Acadie - Nicole PROVENCE

Le 09/02/2025

Dans Mes lectures

Les Fils de l`exilée d`Acadie fait suite à L`exilée d`Acadie.

4eme de couverture

Juillet 1786. Après la mort de sa mère Augustine LeBlanc-Charretier, Jacques quitte le Nouveau-Brunswick à bord de la goélette L`Anguille pour rejoindre son frère Pierre dans le Poitou.
Si les retrouvailles des garçons, après deux années d`une douloureuse séparation, les remplissent de joie, il s`avère très vite que leur attachement à la terre familiale n`est pas le même. Pierre, à treize ans, ne rêve que mener la vie rude de paysan auprès de Victor Chauvet, qui veut l`adopter. Jacques, qui a fêté ses quinze ans, réprime de plus en plus difficilement son désir de repartir sur les mers. Il veut découvrir le monde en compagnie de Serge Ferdonnet, le capitaine de L`Anguille, qui s`est attaché à lui.

Deux évènements les bouleverseront. L`arrivée prévue de leur oncle Julius, coureur des bois en Gaspésie, et l`irruption dans leur vie de la jeune et belle Marguerite.

En cette fin de XVIIIe siècle, le Poitou est victime d`un hiver glacial, suivi d`une grande sécheresse. Les taxes de plus en plus élevées imposées par l`État et le manque de bonnes récoltes laissent le peuple paysan exsangue. Pour survivre, la contrebande de sel sévit, malgré les lourdes condamnations.

Quel avenir attend les deux frères ?

Mon avis

Un roman que nous étions beaucoup à attendre je crois !

Petit Rappel : Après le magnifique ouvrage "L'Exilée d'Acadie" qui retraçait l'histoire d'une famille du Poitou, les "LeBlanc" figurant parmi les pionniers partis au XVIIe siècle s'installer en Acadie ; puis XVIIIeme siècle lors de la guerre entre Français et Anglais pendant "Le Grand Dérangement", la déportation de tous les Français, parqués comme des animaux dans des bateaux et un retour en France que nous suivions à travers Augustine LeBlanc et sa cousine Constance ; leur arrivée et installation sur la terre de leurs ancêtres en Poitou, leurs mariages respectifs et la naissance de deux garçons pour Augustine.

Ce sont donc les deux fils que l'on découvre dans ce nouvel opus, séparés au moment de rejoindre l'Acadie. Jacques avait embarqué avec sa mère veuve pendant que Pierre le cadet, malade, était resté près de Victor et Constance.

1786, l'auteure nous transporte de nouveau, chemin inverse pour Jacques, qui, à la mort de sa mère, n'a qu'une envie, retrouver son petit frère.

Arrivé en Poitou, les 2 garçons sont heureux de se retrouver, mais devenus tellement différents ! 2 ans se sont passés, ils ont grandi et leur attrait pour la terre n'est pas le même. Pierre qui n'a jamais quitté le Vieux Continent y est attaché pendant que Jacques après cette 2ème traversée n'aspire qu'à affronter les océans et découvrir le monde. Seul bémol, ils sont orphelins et mineurs, Victor, veuf de Constance, souhaite les adopter, mais Jacques sollicite son émancipation ; plans contrecarrés, l'oncle Justin trappeur en Gaspésie annonce son arrivée au printemps prochain en compagnie de sa fille métissée et de son petit-fils mi'kmaqs.

Encore de magnifiques moments, où l'auteure s'attache à nous faire connaître la Gaspésie, son peuple Mi'kmaq, avec us et coutumes, puis voguer sur les flots, braver les tempêtes en s'imprégnant des embruns et enfin, nous décrire la campagne poitevine avec le dur labeur de la terre, les cultures et les bêtes, tous tributaires des hivers redoutables jusqu'aux étés sécheresse, les taxes de plus en plus élevées ; la famine qui menace et mène certains vers la contrebande du sel.

De l'émotion, de la tendresse, de la solidarité de part et d'autre de l'océan mais aussi des doutes, des jalousies, des revendications, nous sommes fin 1788, dans le lointain, du côté de la capitale, un bruit sourd s'amplifie, celui d'un peuple qui se soulève... Jacques pourra-t-il assouvir son rêve ? Que leur réserve l'avenir ?

Que de péripéties encore dans ce nouvel ouvrage, où les générations de LeBlanc sont écartelées entre le Poitou et l'Acadie. L'auteure évoque le commerce de peaux et fourrures récoltées par les trappeurs d'un côté et celui de vente de vins, soieries et tissus précieux de l'autre, mais dénonce également le trafic de bois précieux et l'esclavagisme ! Un commerce maritime intense et pas toujours légal.

Je pense fortement qu'il pourrait y avoir à nouveau une suite... du moins je le souhaite ! N'est-ce pas Nicole ?

Et grand merci pour cette nouvelle aventure pleine de sentiments et de questionnements pour deux tout jeunes garçons qui sont à l'aube de leur vie d'adulte. J'ai dévoré ce roman, merci également aux Editions Christine Bonneton pour leur envoi en SP.

José

Mon résumé

L'héroïne du tome 1, Augustine Leblanc-Charretier avait décidé de repartir après le décès de son époux en Acadie en montant à bord de la goélette l'Anguille, c'est accompagnée de Jacques son aîné, qu'elle embarquait. Pierre son deuxième enfant, malade, était resté chez Constance, devant les rejoindre plus tard. Le mari de Constance, Victor Chauvet avait racheté la ferme des Charretier à Augustine.

Au Nouveau-Brunswick, ils avaient retrouvé avec bonheur Julius le frère d'Augustine, un trappeur, marié à une femme mi'kmacq, veuf depuis mais père d'une fille métissée et grand-père d'un petit-fils. Puis après le décès d'Augustine et le souhait de cette dernière d'être enterrée dans son Acadie natale, mission accomplie, Jacques avait eu une forte envie de reprendre le bateau en sens inverse pour rejoindre son frère Pierre, 2 ans déjà c'étaient écoulés. C'est auprès de Serge Ferdonnet le capitaine de l'Anguille recontacté par un heureux hasard, que Jacques va à nouveau faire la traversée. Les deux hommes sympathisent pendant le voyage, Serge voit en ce jeune garçon, son fils perdu, des liens forts se tissent et Jacques est happé par ce monde maritime.

Arrivé en Poitou, les deux frères sont fous de joie de se retrouver. Mais bien vite, Jacques sent qu'il n'est pas attiré par le métier de la terre contrairement à Pierre, il ne rêve que de découvrir les mers et le monde, il veut partir, mais des événements vont venir bousculer tout cela. D'abord ils sont mineurs, orphelins et vivent chez Victor Chauvet le mari de la cousine Constance décédée elle aussi, ce dernier a racheté la ferme à Augustine lors de son grand départ. Seul et sans enfant, son intention, adopter les deux frères et en faire ses héritiers.

Mais Jacques souhaite plutôt être émancipé, la ferme, les terres, les animaux ne font pas partie de ses projets d'avenir, pourtant il y a bien Marguerite jolie jeune fille qui ne le laisse pas indifférent. De toute façon, il faudra du temps pour faire les papiers, les hivers glaciaux et la sécheresse de l'été lui font comprendre qu'il doit aider celui qui les recueille ; la nourriture fait défaut et l'Etat taxe toujours plus le peuple affamé, la contrebande du sel s'organise...

Quand Julius le frère d'Augustine annonce sa venue en disant qu'il pense se rapatrier en France avec sa fille et son petit fils, Jacques se sent coincé, que d'entraves pour le jeune homme qui rêve de voyages...

Nous sommes en 1788 au loin le peuple de Paris gronde...

Que leur réserve l'avenir ?

José

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