Un excellent roman de terroir qui allie vérité et fiction et nous offre un voyage dans le passé. Alain Delage nous relate la vie de certains personnages illustres qui ont fait l'Histoire et la renommée de Béziers au début du XXe siècle ; cette ville chère à son cœur, il nous en révèle les moindres détails, ses rues, ses places, son marché, ses senteurs, ses couleurs, ses saveurs, ses coutumes et ses vignes ; bref la vie de toute une population sur fond de Révolte viticole et d'énigme.
C'est à travers le parcours de l'un d'entre eux, Fernand Castelbon de Beauxhostes, riche propriétaire viticole, passionné d'art lyrique et de théâtre que se déroule l'intrigue. Fernand dépense des sommes importantes au profit de la culture, argent gagné par le dur labeur de ses ouvriers agricoles et la vente de ses vins. Mécène connu et reconnu de tous depuis quelques années, il a eu l'idée d'utiliser les nouvelles arènes de Béziers pour mettre en place des représentations théâtrales et opéras lyriques ; des fêtes culturelles, fort prisées qui attirent de nombreux artistes du monde entier et ravissent un large public de nantis.
1907, le marché des vins de l'Hérault sature, de par la surproduction vinicole faite de vins coupés et frelatés, jointe à l'importation massive des vins d'Algérie, les cours s'effondrent en Languedoc et en Roussillon, la Révolte viticole gronde. Marcelin Albert initiateur de cette rébellion, lutte pour la défense du vin naturel contre le vin de fraude. Un mouvement qui, par ricochet va atteindre toute une population, monde agricole, ouvrier, commerçants et autres "gueux", soutenus par Ernest Ferroul le Maire ; manifestation à laquelle se rallieront les hommes du 17e régiment d'infanterie envoyés pour rétablir l'ordre ; la plupart étant originaires du coin ne veulent pas affronter, un père, un frère ou un parent. Une mutinerie grandissante réprimée par le cabinet de Georges Clemenceau.
Fernand Castelbon de Beauxhostes, suit de près les événements mais lorsqu'il découvre une lettre de menace anonyme dans son courrier, éberlué, il ne comprend pas ce qui lui est reproché. N'est-il pas de ces propriétaires viticole touché lui aussi ? Inquiet, déstabilisé, il ne dit rien à personne, qui pourrait lui en vouloir ?
Lorsque une seconde enveloppe arrive, plus de doute, c'est bien lui qui est visé ; que peut-on lui reprocher ? Perturbé et anxieux, il décide de mener sa propre enquête…
Merci Alain pour ce suspens bien mené et cette visite touristique à travers la ville de Béziers du début du XXe siècle. Une ville que je ne connais pas, votre livre me donne envie d'y flâner afin de la découvrir. Merci aux Éditions De Borée et à Virginie en particulier pour l'envoi en SP.
José