Le monde du cirque, des articles de journaux, des revues contenant des témoignages sur la vie de 3 personnages ayant existé en 1893 à Clermont-Ferrand, il n'en fallait pas plus à Véronique Chauvy pour nous en relater les exploits, raviver la mémoire des enfants que nous étions et surtout nous conter sous forme de romance, la fabuleuse histoire de la baronne Jenny de Rahden, jeune et jolie femme aux yeux verts, embauchée pour ses talents d'écuyère accolée à son cheval fétiche Csárdás.
A la suite d’un revers de fortune, performante dans le dressage équestre, amazone émérite, Jenny était devenue la vedette principale du Cirque Brésilien ; son spectacle époustouflant, scabreux et dangereux attirait les foules ; son charisme et sa beauté faisaient tourner la tête de nombre d’hommes, du plus jeune au plus vieux, devant les yeux courroucés et jaloux du baron son époux, homme amoureux, colérique et possessif.
Lors de l'installation du cirque en 1893 à Clermont-Ferrand, le tout jeune Georges 10 ans, son cousin Frédéric 18 ans, en proposant respectivement leurs services vont réussir à se faufiler dans les coulisses et approcher la baronne au plus près, Oscar son époux et croiser à maintes reprises un intriguant personnage, Mr de Castenchiold un soldat danois.
Un jeune journaliste Claude, avide des moindres informations sensationnelles rôde également autour de ce milieu. Les cousins subjugués vont œuvrer dans les entrailles du cirque, vivre au rythme des répétitions et des spectacles jusqu'au jour où... un coup de feu retenti en coulisses… Un mort, une enquête, un procès, des articles de journaux, une incarcération.
30 ans plus tard dans une soirée mondaine, tout le monde est suspendu aux lèvres d'un écrivain en vogue, Wally Costel qui a connu Jenny et fut témoin du drame. Devant un auditoire huppé, il va faire revivre la baronne le temps d'une soirée, mais qui se cache sous ce prête nom de Wally Castel ? Une façon judicieuse pour l'auteure de nous embarquer dans ce fabuleux destin.
J'ai beaucoup aimé cette façon indirecte de nous faire vibrer et surtout de raviver mes souvenirs d'enfance, j'y voyais presque les paillettes, entendais la musique et revoyais tout ce monde inconnu, qui derrière un piquet avec un marteau, qui derrière une cage à nourrir les animaux, qui à la caisse ou autour des "roulottes" à s'affairer, revêtait le soir venu, ses habits de lumière, de justaucorps, de clown ou de monsieur Loyal sous la rampe des projecteurs et nous embarquait pour une soirée d'émerveillement, de rire mais aussi de peurs et de frayeurs.
Merci Véronique pour avoir fait revivre cette baronne fascinante dont je ne soupçonnais pas l’existence et avoir, le temps d'un roman, rallumé les feux de la rampe pour m'emmener au spectacle.
José