La terre était si bleue - Geneviève SENGER

1918. Pour Adrien, prisonnier de guerre, l’armistice sonne l’heure de la libération et des adieux avec Maria, l’infirmière qui a soigné ses terribles blessures à l’hôpital de Phalsbourg, en Moselle, hier encore territoire allemand.
Son retour dans la petite ferme familiale près de Rocamadour est accueilli avec joie puis consternation. Infirme, psychiquement traumatisé, comment se rendra-t-il utile ? Il pourra en tous cas compter sur l’aide de sa promise, Adèle, qui accepte de l’épouser.
Son cadet, Arthur, rentre de la guerre lui aussi, indemne. Très vite, la relation entre les deux frères s’envenime. Adrien soupçonne Arthur d’avoir une liaison avec Adèle.
Tandis qu’Arthur, tourné vers l’avenir, rêve de prospérité en se lançant dans la culture nouvelle de la lavande, Adrien s’enfonce peu à peu dans une spirale de désespoir et de folie…

Quel livre ! Que d'émotions ! Poignant, dramatique, tragique, grave et pourtant !  Tant qu'il y a de l'Espoir !

Un roman qui met en exergue les tourments de nos Poilus après le cesser le feu. A l'heure de l'Armistice, une envie de renouveau au sortir de cette abominable guerre pour ces soldats qui ont vécu l'enfer et veulent reprendre leur vie là où elle en était restée, mais est-ce encore possible ?

Les répercussions dans les familles quand, des fils, des pères, des frères, des fiancés en reviennent, rongés, affligés, torturés, marqués tant dans leur chair que dans leur esprit. Est-ce vraiment une chance d'être revenus vivants ? Blessés, estropiés, défigurés, alcooliques, amnésiques, déments, paranoïaques ou schizophrènes.

Démence et folie que cette boucherie qui hante leurs nuits !

Un roman fort qui nous prend au cœur et aux tripes, presque inconcevable et pourtant !

Heureusement l'auteure a su aussi nous insuffler un peu de chaleur humaine, d'amour, d'espoir et de fleurs bleues qui vont embaumer toute une partie des versants de Rocamadour, la lavande cultivée non pas en Provence mais dans le Quercy va apporter un renouveau et une lueur d'espoir.

Un autre regard sur la 1ère guerre mondiale, autre que la vie dans les tranchées, les combats et les morts, ici, le "Retour" mais à quel prix ?

L'histoire d'une famille qui se croit chanceuse au retour de ses deux fils, Adrien et Arthur, d'une fiancée, Adèle, qui veut penser que l'amour sera salvateur et d'une jeune infirmière de guerre, Marie-Caroline, restée à l'Est dans cette Moselle redevenue française et qui ne soupir que pour ce Français qu'elle seule savait apaiser. Très très beau roman.

Excellent, merci à Geneviève Senger pour ce témoignage puissant et merci aux Éditions Calmann Levy -Territoires et en particulier à Doriane pour son envoi en SP.

José

Dans un coin d'hôpital militaire en Moselle, à Phalsbourg, une infirmière de guerre surnommée Maria de son prénom germanisé, Marie-Caroline en fait, est penchée sur Adrien, un Poilu gravement blessé qu'elle a soigné avec beaucoup de patience, la seule à savoir apaiser ses hallucinations et le calmer.

1918, l'Armistice vient de sonner et Adrien va rentrer chez lui, à Rocamadour dans la ferme familiale. Son frère Arthur lui aussi rentre au pays. Ils ont de la chance à la ferme des Houx, combien de fils ne sont pas revenus, eux retrouvent leurs deux garçons mais dans quel état se trouve l'aîné surtout ? C'est justement sur Adrien que le père a tout misé, il va reprendre la ferme et épouser Adèle sa fiancée. Cette dernière est inquiète de le retrouver infirme et psychiquement atteint, mais elle s'est engagée, n'a qu'une parole et pense que l'amour aidera à tout surmonter et faire oublier.

Seulement, Adrien n'est plus capable à rien, atteint de violentes crises de démence et diminué physiquement il entre de violentes colères qui font peur non seulement à son entourage mais aussi au village entier. Son infirmière lui manque tant, aussi entretient-il une correspondance avec Marie-Caroline.

Arthur lui, fait encore de mauvaises nuits, boit un peu trop, mais des ambitions de changement de culture pour la ferme familiale qui périclite, lui font reprendre goût à la vie. C'est de lavande qu'il rêve et aussi un peu de sa belle-sœur Adèle.

Lorsque Adrien soupçonne son frère d'avoir des vues sur sa femme, il perd pied.... désespoir et folie s'emparent de lui....

Et Marie-Caroline dans tout cela ? Elle qui est retournée auprès de ses parents éclusiers qui veulent la marier à un autre éclusier, un veuf ; elle qui ne pense qu'à son beau Français, Adrien...

José

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