Les éditions Calmann-Lévy ont eu une belle idée, rééditer une auteure qui a eu son heure de gloire en tout début des années 1900, Marcelle Tinayre, journaliste engagée et auteure prisée. Une écrivaine dont je n'avais jamais entendu parler et si l'occasion m'en est donnée, c'est avec plaisir que je la lirai à nouveau au gré de mes découvertes ou chinages sur les brocantes ou lieux de vente de livres d'occasion.
Marcelle Tinayre qui a su retranscrire dans la Rebelle, la "Femme" dans toute sa splendeur avec son éducation d'alors, ses doutes, ses obligations, sa soumission parfois, le carcan des disciplines ou carcan vestimentaire dans lesquels les filles étaient emprisonnées, qui passaient de la tutelle des parents et de l'autorité paternelle, à la tutelle d'un époux. Une phrase relevée dans ce roman "la femme est faite pour le dévouement..." ce qui veut tout dire sur la mentalité de l'époque ; "La Belle Epoque" disait-on !
Un roman sur la condition féminine dans lequel son héroïne incarne un nouveau modèle féminin, avec son savoir et son éducation, représentation d'un panel de femmes intellectuelles et émancipées qui évoluent à l’écart des codes sociaux traditionnels.
L'auteure a su nous livrer sans tabou, en toute liberté mais avec sensibilité, l'état d'esprit d'une jeune femme mariée à un homme malade qui se réveille et se révèle en faisant preuve de beaucoup de courage. Instruite, elle travaille comme journaliste pour un magazine féminin afin de subvenir au besoin du ménage, prend un amant, se retrouve enceinte, abandonnée par ce dernier. Devenue veuve, elle élève seule cet enfant, déçue, désappointée, elle s'engage de plus en plus dans un mouvement féministe où souffle un vent de liberté.
C'est à travers tous ces faits que l'on découvre Madame Josanne Valentin, une de ces jeunes femmes féministes qui va essayer de mener à bien sa vie, mais elle est jeune, retrouvera t-elle l'Amour et fera t-elle à nouveau confiance à la gent masculine
Viol conjugal, jalousie, infidélité, grossesse, avortements, jugements sévères dans une société d'hommes, faite par les hommes, alimentent cet ouvrage.
Un roman et des situations que l'on pourrait néanmoins retranscrire de nos jours, certaines contraintes n'ayant guère évolué.
Merci à Calmann-Lévy pour ce moment de découverte et à Doriane puis Véronika en particulier pour leur envoi en SP. Le dernier envoi hélas, m'a-t-on annoncé, peu de gens allant s'abonner sur ma page Facebook intitulée "Jose lire et le dire", d'où un manque de followers ou like, pas assez de visibilité m'assure t-on. J'en suis fort peinée, aussi je ne pourrai plus vous chroniquer les nouveautés de Calmann-Lévy.
José