Il y a peu de temps je lisais un roman qui se déroulait sous la gouvernance de Mazarin et Anne d'Autriche, pendant la minorité de Louis XIV ; cette fois Louis XIV a 22 ans et décide de gouverner seul.
Un excellent roman ! Comme à son habitude, Véronique Chauvy nous emmène dans sa chère Auvergne et c'est entre Pont-du-Château et Clermont-Ferrand que l'intrigue se situe. Un roman non seulement de terroir, historique mais aussi un peu policier et à suspense ; tout pour nous tenir en haleine !
Le Cardinal Mazarin vient de mourir, Louis XIV est majeur, il décide de gouverner seul la France ; après avoir réétudier le Territoire, le Commerce et les Finances, vient le temps pour lui de faire régner la Justice de façon équitable dans tout le Pays ; nul n'est au-dessus des lois, personne ne doit y échapper ; il déclare ainsi ouverts "Les Grands Jours d'Auvergne" ; pour se faire, il y envoie une délégation de Hauts Magistrats parisiens pour restaurer l'ordre judiciaire. Un moment historique dont je n'avais jamais entendu parler et qui m'a fort intéressée.
Dans tout le Pays en ce XVIIe siècle certains Grands Seigneurs règnent en maîtres absolus sur leurs Provinces. C'est le cas, dans cet ouvrage, du Seigneur de Pont-du-Château, Alcibiade de Cartier-Pansac, marquis qui règne en tout puissant, taxe le peuple à tout va, sème la terreur par ses exigences et ses punitions outrancières, faisant sa propre loi, sévissant lui-même ; ami avec les notables et le juge local bien évidemment.
En cette partie d’Auvergne, la Justice serait-elle aveugle ?
Un jeune chirurgien, Gauthier Chaslier vient d'amputer l'avant-bras d'un homme qui a subi la colère du marquis, et ce n'est pas la première fois que le chirurgien intervient en ce sens. Témoin indirect des sévices proférés sur les habitants, ayant connaissance de l'ouverture des Grands Jours d'Auvergne, Gauthier décide de porter l'affaire devant ces tribunaux exceptionnels et incite les habitants à témoigner ; mais c'est sans compter sur les hommes de main du Seigneur qui ne reculent devant rien pour les faire taire. La vie du chirurgien est en danger, il est obligé de s'enfuir vers Clermont-Ferrand où il trouve refuge chez sa tante, à la recherche de témoins et de preuves, il trouve en Madeleine la fille de l'apothicaire une alliée.
L'auteure, à travers ce récit fort prenant nous relate l'historique de ces tribunaux exceptionnels qui jugèrent en dernier ressort les affaires qui localement avaient donné lieu à des décisions contestables ou avaient été soustraites à la justice. Elle y relate de façon très précise ses procès et y évoque la place des femmes qui vont y jouer une rôle essentiel, et bien que considérées comme insignifiantes à l’époque vont ouvrir une brèche pour le futur.
Bravo Véronique, encore un magnifique ouvrage instructif et merci pour votre gentille dédicace ; merci aux Éditions De Borée et à Virginie en particulier.
José