Auteur que je découvre pour la 1ère fois, à renouveler.
Un livre touchant, émouvant, début des années 60, entre Jura et Doubs, non loin de la Suisse, dans le berceau de l'horlogerie, le destin d'un petit garçon qui n'a qu'un rêve, devenir horloger comme son grand-père maternel, dessiner des modèles et créer un jour sa propre montre. Tout un programme !
Nous allons suivre son périple qui sera non sans obstacles, tant au niveau maladie, scolarité perturbée, disparition de sa mère, heurt et affrontement avec un père autoritaire qui ne l'entend pas de cette façon. En effet chez les Jacquot, on est scieurs de père en fils, peu importe la constitution de l'enfant ou sa passion, c'est dit, c'est lui qui prendra la relève, devant se plier aux exigences patriarcales, il va intégrer l'école du bois.
Pendant ses études il rencontre Amandine, fille d'un couple travaillant tous deux dans l'usine LIP de Besançon, Yves se conforte dans son idée, pourra-t-il lui aussi un jour intégrer l'usine LIP ? Certes il n'a pas fait l'école horlogère de Besançon mais la formation, il l'a, depuis son plus jeune âge son grand-père lui en a transmis toutes les techniques.
Un roman très instructif, qui nous plonge dans l'Histoire, les manifestations d’étudiants, la montée des émeutes et des nombreux soulèvements jusqu'aux événements de Mai 1968. Puis, 1970, les prémices annonciatrices de la prochaine fermeture de l'usine LIP, 1973 les revendications salariales, les grèves, jusqu'à l'autogestion de l'usine LIP par le personnel, "une première dans l'histoire des luttes ouvrières qui ont osé défier les pouvoirs publics et le patronat".
Dans cet ouvrage, l'auteur met en exergue la maison LIP, de son heure de gloire à sa fermeture, il nous donne aussi à réfléchir face à l'exigence des pères qui coûte que coûte interfèrent dans le destin de leur progéniture et à quel prix !
J'ai visité le musée de l’Horlogerie à Morteau, lorsque je vais chez ma fille dans le Doubs et toutes ces splendeurs et ces mécanismes m'ont subjuguée, par conséquent, lorsque j'ai vu ce livre, sa couverture et son titre m'ont tout de suite attirée. Je ne regrette nullement en plus beau hasard également, je venais de terminer ce livre qui m'a fait découvrir tout un pan fort intéressant de l'horlogerie et le samedi 30 avril dernier sur TF1 l'émission Grand Reportage diffusait "Les toqués de tocantes" ce qui ajoutait un plus à ce bel hommage du métier d'horloger.
Merci à l'auteur Maurice Chalayer pour ce roman, merci aux Éditions De Borée et en particulier à Virginie pour son envoi en SP.
José