Un beau roman ! Quand on le commence, on n'a plus envie de la lâcher.
L'auteur nous embarque cette fois dans la chaleur torride des fours, au sein des verreries de Givors qui ont eu leur heure de gloire à la fin du XIXe siècle où les ouvriers surexploités, effectuaient des horaires impossibles, où la main d'œuvre étrangère notamment celle venue d'Italie était embauchée pour des salaires de misère. On y découvre les maîtres-verriers, le travail harassant des souffleurs de verres, l'enfer de la chaleur des fours. Nicole Provence met surtout l'accent sur les conditions impitoyables d'exploitation des enfants appelés "les gagnoles", recrutés en Italie et embauchés dans ces verreries, enfants à qui le travail tant devant les fours que derrière les lourdes brouettes de charbon était exigé, ils mourraient en grand nombre par malnutrition, manque d'hygiène, les mains et la figure brûlées, le dos et les épaules cassés. De pauvres gosses exténués au corps malingre traités comme du bétail, sous-payés et non secourus, ni soignés, parqués dans des locaux vétustes sans eau, ni chauffage.
Mais c'est aussi l'appât du gain et les questions d'héritage qui viennent durcir le tableau. Une machination diabolique au sein d'une famille de gros propriétaires verriers qui va nous entraîner dans une affaire de meurtres où certains membres sont prêts à tout pour s'approprier l'usine à part entière, entreprise qui était gérée par deux frères dont les enfants en seront les futurs gérants. La place des femmes dans la Société est aussi un des sujets brûlants de cet ouvrage car, lors du mariage, celle-ci léguait sa fortune à son époux, et n'avait aucun pouvoir de gestion. Une jeune femme à la tête d'une verrerie, était-ce envisageable dans cette fin de XIXème siècle ? Énigmes, machinations, coups bas, tout sera permis.
Et l'amour dans tout cela ? Sera-t-il au RDV ?
Merci Nicole pour ce beau roman et merci aux Editions C Bonneton et à Hélène en particulier pour l'envoi en SP.