L'Exilée d'Acadie - Nicole Provence

Septembre 1784. Augustine LeBlanc, dont la famille a été déportée par les Britanniques au cours du "Grand Dérangement" en 1755, s'apprête à retourner dans son pays natal, l'Acadie. Elle n'avait que dix ans lors de cet exil dans les colonies anglaises qui provoqua la mort de milliers d'Acadiens transférés par bateaux dans des conditions inhumaines. Mais tout est resté intact dans sa mémoire. Trente ans plus tard, elle quitte le Poitou pour accomplir le voeu de sa mère défunte ? ; répandre dans le cimetière de Grand Pré, son ancien village acadien, une poignée des terres sur lesquelles ont vécu les générations de LeBlanc, de France et d'Acadie.

Très très beau roman dans lequel fiction et Histoire se rejoignent et nous happent douloureusement. Émotions, colère, injustice nous attendrissent et nous bouleversent.

Le combat de femmes battantes qui vont traverser l'océan à une génération d'intervalle, de l'Acadie vers la France pour Angèle la mère, mais y parviendra-t-elle ? De la France vers l'Acadie, 30 ans plus tard, pour Augustine sa fille qui n'a rien oublié.

L'auteure a fait un lourd travail de recherche et nous relate à travers cet ouvrage toute l'Histoire de l'Acadie occupée par les pionniers français au 17e siècle, des hommes venus conquérir ce territoire, le façonner puis le peupler (il y aura même des mariages métissés au sein des tribus indiennes) afin d'en faire leur Patrie. Un petit bout de l'Histoire de ce pays que je connaissais, mais pas tout ; ce que j'ai appris, grâce à ce sublime ouvrage, c'est que bien des années plus tard, lors de la guerre menée entre Anglais et Français au cours du 18e siècle, tous ces Français, bien ancrés en Acadie, ont été expulsés, chassés, déportés par bateaux entiers. Des navires surpeuplés, mis à l'eau par les Anglais qui ont pris possession de l'Acadie tout entière, des bâtiments où les conditions lamentables, voire déplorables vont donner des pertes humaines considérables. Un intense moment d'Histoire conté et romancé à travers la spectaculaire épopée de femmes courageuses et combattantes auxquelles on s'attache et que nous n'arrivons plus à lâcher.

L'auteure nous embarque dans ce moment historique à grand renfort de nota bene, et nous fait voyager et vibrer en alternance, tantôt avec Augustine la fille en 1784 qui refait le chemin à l'envers, héroïne principale de cet ouvrage, ou, revenir en 1755 pendant "Le Grand Dérangement" pour suivre la déportation de ses pauvres hères dont Angèle, la mère, qui a dû laisser son mari et ses fils faits prisonniers, elle est alors accompagnée de sa petite Augustine âgée de 10 ans et de sa nièce Constance un peu plus jeune. C'est tout d'abord à Bristol en Angleterre qu'elles seront parquées, là-même où elles essaieront de survivre pendant quelques années avant de rejoindre la France, le Poitou plus exactement d'où les générations de LeBlanc, étaient issues. Hélas pour Angèle, le voyage s'arrêtera là et c'est à Bristol qu'elle reposera, non sans émettre un souhait à sa fille. Elle a emporté un peu de terre d'Acadie qu'elle souhaite déverser en France sur la tombe de ses ancêtres et vice et versa, un jour rapporter de la terre française en Acadie, afin de relier les âmes de tous ces défunts. Promesse que lui fera Augustine.

L'amour familial, la solidarité, la détermination et le courage bien sûr, vont vous émouvoir plus d'une fois.

Cette promesse faite à sa mère de retourner un jour dans son village natal, Augustine la tiendra-t-elle ? Je ne vous en dis pas plus, à vous de voguer par-delà les océans...

Une belle leçon d'Histoire, de géographie, d'us et coutumes aussi, merci Nicole pour toute cette recherche que vous avez dû faire avant de nous planter vos héroïnes. J'ai adoré. Peut-être y aura-t-il une suite ? Qui sait ! Et merci aux Éditions Christine Bonneton pour leur envoi en SP.

José

1784, Augustine, vit en Poitou, veuve depuis peu, elle décide de retourner en Acadie, dans son village natal, elle n'avait que 10 ans lorsqu'elle l'a quitté dans des conditions déplorables, mais n'a rien oublié. Voilà 30 ans qu'elle en est partie, elle a perdu sa mère à Bristol en Angleterre lors de leur captivité, n'a jamais su ce que son père et ses frères, faits prisonniers, étaient devenus.

Aujourd'hui elle a deux fils Jacques et Pierre, reste non loin de chez sa cousine Constance, qui était du voyage de déportation, depuis elles ne se sont jamais quittées. En effet, en 1755 pendant le Grand Dérangement les Anglais avaient chassé tous les Acadiens, par bateaux entiers dans des conditions inhumaines, après bien des péripéties douloureuses, un traumatisme qui ne peut s'effacer, un arrêt de quelques années en Angleterre, elles avaient fini par rejoindre le Poitou terres de leurs racines françaises.

Aussi, après le décès prématuré de son mari, Augustine repense à la promesse faite à sa mère sur son lit de mort. Retourner là-bas déverser un peu de terre de France sur la tombe de ses pionniers d'ancêtres arrivées en Acadie, terre où elle-même est née, mais aussi un peu de terre prélevée sur la tombe de sa mère en Angleterre. Elle estime qu'il est temps pour elle de retourner chez elle et de faire connaître à ses fils son pays. La traversée, elle va la refaire en sens inverse, elle emmène son fils Jacques mais est obligée de laisser Pierre le plus petit, qui est souffrant, auprès de Constance, il la rejoindra plus tard…

Que lui réserve le voyage ? Le cœur néanmoins gros de laisser son petit Pierre, elle embarque. Que va-t-elle trouver ? Les conditions de navigations seront-elles pleines de surprises ?

José 

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