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Des Nerfs d'acier _ Philippe LEMAIRE

Le 01/06/2021 0

Dans Mes lectures

À la fin du XIXe siècle, le jeune Johan de Winkler quitte sa Lorraine natale pour prendre le chemin de la capitale avec la ferme intention de marcher sur les traces de Rimbaud.

4ème de couverture

À la fin du XIXe siècle, le jeune Johan de Winkler quitte sa Lorraine natale pour prendre le chemin de la capitale avec la ferme intention de marcher sur les traces de Rimbaud. Un destin malicieux et les rudesses de la vie se chargeront de faire voler ses ambitions en éclats. Si la littérature perd un poète, l'époque y gagne un témoin : devenu journaliste, Johan rendra compte de la construction de cette tour Eiffel qui va célébrer à la fois le centenaire de la révolution de 1789 et le triomphe du génie industriel français, mais aussi des scandales qui secouent alors la France. À Montmartre où il vit, tandis que s'affirme l'Impressionnisme, il croise marlous, peintres sans le sou et modèles à la si charmante vertu. D'un côté les forçats de l'acier, de l'autre la Butte, ses artistes, ses cabarets, son esprit libertaire. Deux mondes que tout oppose en apparence. Johan de Winkler parviendra-t-il à les réconcilier, le temps de cette virevoltante histoire d'amour et d'amitié, authentique épopée de l'âme humaine ?

Mon avis

J'ai littéralement dévoré ce livre, un régal. Une page d'Histoire qui nous immerge dans le Paris de la fin du XIXème siècle, période que j'adore lire, le Paris qui voit apparaître de nombreux progrès technologiques, politiques, sociaux et économiques.

Le Paris de tous les défis, de tous les espoirs et des désillusions parfois.

Mais aussi le Paris des boulevards, des hôtels particuliers, des bas quartiers, des théâtres et musées, des halles et ses marchands, les rues animées par un ballet incessant de fiacres et charrettes de livraisons au milieu des piétons.

Le Paris qui bouge, vit et fourmille.

Le Paris des notables, des petits bourgeois, ces messieurs en habits et hauts-de-forme et des belles dames, ces élégantes, gantées et chapeautées. 

Mais encore celui des petites gens, ouvriers en casquettes et pantalons de velours, des petits vendeurs de journaux à la criée, des ménagères, des cousettes, des lavandières et blanchisseuses, celui des étudiants, des écrivains, des banquiers ou des provinciaux venus en goguette. 

C'est donc aussi une immersion dans le Montmartre d'alors, où marlous, filles de petites vertus, peintres et poètes passent des nuits agitées où la butte n'est encore que terrains cultivés où le sacré cœur est en construction. Là où l'on croise Toulouse Lautrec, Rodin, Degas, Van Gogh, Camille Claudel, Aristide Bruant et bien d'autres.

Le Montmartre des cabarets, des vieilles rues et petits bistrots où l'on peut déguster des soupes pas très chères et où l'absinthe coule à flots. 

Nous sommes en 1887, commence l'immense chantier au Champs de Mars en vue de l'Exposition Universelle qui se tiendra 2 ans plus tard, lors du centenaire de la Révolution française, occasion de montrer au monde la puissance industrielle française, pour se faire, l'ingénieur Gustave Eiffel a été sollicité pour construire une tour d'acier, projet qui ne fait pas l'unanimité, fort critiqué par de grands noms célèbres et écrivains réputés. Cette construction va nécessiter un immense besoin de main d'œuvre, tous les corps de métiers vont se côtoyer et l'auteur nous entraîne dans cette folie gigantesque. On y apprend chaque étape, des fondations où les hommes travaillent dans l'humidité et risquent leur vie comme dans les mines, aux terrassements, à la pose des premières piles, puis la mise en place des échafaudages en bois, l'apport des poutres d'acier, des grues etc. Des ingénieurs et contremaîtres aux simples ouvriers, le travail ne manque pas, et ce sont terrassiers, maçons, riveteurs, peintres, mais aussi des gabiers bretons réputés pour leur agilité et manque de ressenti de vertige, qui sont recrutés. 

Tout ceci raconté à travers le témoignage d'un jeune Lorrain, Johan De Winker parti pour la Capitale avec la ferme intention de devenir poète, après bien des déboires, finit par s'orienter vers le journalisme. On lui confie notamment l'avancement du chantier de la Tour et il en sera le témoin direct. Le tout raconté avec brio, où Amours et Amitiés tiennent la part belle dans ce Paris en plein essor. 

Bref, j'ai adoré ! 

Un livre super intéressant dont je remercie l'auteur ainsi que les éditions De Borée et plus particulièrement Virginie pour son envoi en SP.

Mon résumé

Johan de Winkler habite Nancy, son père est médecin, son frère est étudiant à la Salpêtrière pour embrasser la même carrière. Johan est différent, c'est un rêveur, il veut être poète, en parfait désaccord avec l'autorité patriarcale, il s'enfuit, prend le train et arrive à Paris. 

A peine débarqué dans ce Paris en plein essor, il se fait attaquer et détrousser, il trouve de l'aide dans les quartiers de Montmartre, où des âmes charitables vont le remettre d'aplomb et l'héberger, dont un vieil antillais, Ti Gouverneur ancien communard et Simon Moriaty, son sauveur, ils deviendront ses amis. 

Sitôt remis, Johan se rend à la Salpêtrière demander de l'aide auprès de son frère qui le repousse avec dédain.

Désemparé, il retourne à Montmartre, Moriaty le recueille, il lui propose de venir travailler avec lui au champ de Mars, mais l'essai n'est pas concluant, il n'a pas le gabarit pour ce travail harassant aussi décide-t-il d'aller proposer sa plume auprès des grandes maisons de journaux.

Il finit par trouver une place auprès d'un journal qui commence tout juste, démarre alors une réelle aventure, on lui donne le chantier de la tour Eiffel à décrire au fur et à mesure de l'avancement. Bientôt il aura son photographe attitré pour travailler en binôme. 

Mais les soirs, c'est à la butte qu'il retourne, il y a ses amis, y crèche avec une petite amie, modèle pour peintres, les soirées et les nuits sont intenses, les amitiés et les amours y ont toute leur place. C'est deux Paris différents qui s'ouvrent à ses yeux, les quartiers huppés le jour et l'immense fourmilière du champ de Mars, Montmartre la nuit et son peuple composé de mauvais garçons, filles légères, où intellectuels, artistes, poètes, peintres aiment s'encanailler.

José

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