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Des dentelles de charbon - Michel LACOMBE

Le 14/01/2023 0

Dans Mes lectures

Après une catastrophe minière qui a vu périr son père et deux de ses frères, Marie décide de fuir les corons pour chercher un emploi à Lille.

4eme de couverture

Après une catastrophe minière qui a vu périr son père et deux de ses frères, Marie décide de fuir les corons pour chercher un emploi à Lille. Accueillie par Justin, un vieil homme au grand cœur, elle trouve une place dans une filature où, au fil des années, elle se montre une excellente ouvrière. Jusqu’au jour où, refusant de céder aux avances d’un contremaître, elle se voit contrainte de partir.

Alors qu’elle refuse de baisser les bras, le hasard met sur son chemin Albert Malerve, un industriel du textile. Ce dernier ouvre une usine de dentelle mécanique à Caudry.

Enfin une lueur d’espoir pour Marie ?

Mon avis

Un très bel ouvrage qui nous plonge dans le début du XXe siècle au cœur des mines de charbon et des industries du textile qui ont fait la renommée de la Région du Nord et de ses habitants les Ch'tis.

Un pur roman de terroir par lequel Michel Lacombe rend un réel hommage aux gueules noires et dénonce les conditions de travail harassantes et dangereuses dans les mines ; il nous immerge aussi dans le monde ouvrier, celui des industries du textile, de ses avancées technologiques et de la fabrication mécanique des dentelles.

Les us et coutumes de toute une Région, avec ses corons tristes et noirs ou encore ses quartiers ouvriers pauvres et sales, mais où l'amour, l'amitié et l'entraide avaient une valeur inestimable, et malgré les coups durs, où la gaieté et l'humour étaient néanmoins présents. 

Un ouvrage mettant en exergue le sacrifice de ces hommes et ces femmes au début XXe siècle qui vont finir par se rebeller.

Tout d'abord dans les mines, où les décisions parfois honteuses du patronat, qui privilégiait le rendement à la sécurité, son insensibilité face à la douleur de la perte d'un être cher et le peu de compassion, voire l'injustice rendue aux veuves vont aboutir vers les premiers mouvements syndicalistes dans le but d'obtenir des avantages sociaux.

Puis dans les filatures, où le personnel majoritairement féminin, bien souvent sous le joug de contremaîtres véreux et abusifs, devait faire face à des machines monstrueuses, supporter la poussière et le bruit et était tenu à des cadences intenses avec tous les risques d'accidents qui en incombaient ; ce qui amène les ouvrières à des revendications concernant la condition des femmes sous-estimées, sous-payées, voire abusées où le chantage était souvent de mise.

Un affrontement entre peuple et la haute bourgeoisie. En échange d'un salaire de misère et le droit à un logement plus que modeste, la vie de tout un peuple qui a trimé dans ces cités minières et ouvrières. Un peuple pauvre qui a donné des heures et des heures de travail pénible, y a laissé sa santé et dont beaucoup d'entre eux y ont perdu la vie. 

Un livre prenant et émouvant qui nous raconte le parcours d'une enfant, issue des corons qui a dû se battre longtemps avant de pouvoir s'affirmer et enfin se révéler. Un bras de fer, enfin, entre patronat et mineurs, entre la haute bourgeoisie et le peuple. 

C'est à travers "Marie souillon" une pauvrette détestée et harcelée par sa mère que nous allons suivre la vie de tous ces gens du Nord. L'auteur nous révèle l'Histoire de toute une contrée en y mêlant tout naturellement ses personnages de fiction qui vont nous tenir en haleine tout du long. 

Douée à l'école mais obligée d'aller travailler elle aussi à la mine pour échapper au courroux de sa mère, suite à la terrible catastrophe de Courrières en 1906 qui a fait tant de morts dans les galeries, notre petite Marie perd son père et deux de ses frères. Chassée par sa mère, livrée à elle-même, c'est tout d'abord vers la ville qu'elle se dirige afin de se faire embaucher dans le textile. Que lui réserve le travail en filatures ? 

De Méricourt, Lille, Valenciennes à Caudry nous allons la suivre à travers toute un pan de vie, du charbon à la dentelle, des premières émeutes et revendications, toute une époque qui annonce les prémices de la première guerre mondiale. 

Un livre passionnant, émouvant, fort instructif que j'ai lu avec avidité. Merci à l'auteur pour ce bel hommage à ces ouvriers et à cette Région, merci aussi aux Éditions De Borée et à Virginie en particulier pour son envoi en SP.

José

Mon résumé

"Marie souillon" "Marie  souillasse" "Marignasse" voilà une partie des nombreux sobriquets dont l'affuble sa mère depuis sa naissance. Une enfant non désirée, pas très jolie, mais intelligente, vive et à l'écoute des autres. 13 ans, certificat en poche, douée pour les études, elle continue d'aller sur les bancs de l'école pour le plus grand plaisir de son institutrice. La famille vit dans une maison des corons, le père et ses frères sont mineurs, tous les jours en rentrant de l'école la mère lui donne toutes les tâches les plus astreignantes de la maison, en lui reprochant sans cesse de continuer l'école alors qu'il y a du boulot à la maison. Après une nouvelle dispute entre ses parents, Marie prend la décision d'aller travailler à la mine, le père complice avec sa fille la soutient bien que déçu qu'elle arrête de s'instruire. Très vive à s'adapter aux différentes tâches réservées aux femmes, elle s'y fait vite une place comme lampiste.

1906, une déflagration énorme retentit, des blessés, des cris, des galeries effondrées, c'est la catastrophe de Courrières dont toute la presse va parler.  Après des jours et des nuits d'attente et d'espérance, elle apprend que son père et 2 de ses frères sont tués. Sa mère en tant que veuve est obligée de quitter la maison, elle part, certes, mais sans elle. Désœuvrée, triste et livrée à elle-même, Marie se réfugie dans un premier temps chez une collègue, Fanny, toute jeune veuve. Puis un jour, quelques petites pièces en poche  elle décide de se diriger vers Lille avec l'espoir de se faire embaucher dans une filature, fini le charbon et sa noirceur.  A son arrivée, désorientée elle se dirige vers les quartiers populaires, les cités ouvrières à la recherche non seulement d'un emploi mais aussi d'un gîte, elle va y faire la connaissance de Justin un brave homme retraité qui va l'aider. C'est la plus belle chose qui lui arrive, très vite elle l'adopte comme grand-père. Cependant, difficile de se faire une place dans l'usine de textile surtout avec les contremaîtres harceleurs qui usent et abusent de leur grade, ils vont la chasser et lui faire une mauvaise réputation d'ouvrière dans le milieu. 

Le hasard va placer sur son chemin, par 2 fois, un jeune bourgeois handicapé, Albert Malerve, en difficulté. N'écoutant que sa bonne âme, Marie court à son secours. Industriel du textile, il lui apprend qu'il est en train de créer une usine de dentelle mécanique à Caudry. Pour la remercier de l'avoir secouru par deux fois, il l'embauche au service de sa mère. La chance va-t-elle tourner pour Marie ? 

José

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